Par Olivier Moreau, docteur en astrophysique de l’Université Paris 7, diplômé de l’Université de Lille en épistémologie et Histoire des sciences
Fresque du VIe siècle d’auteur inconnu, Le Latran, Rome © Wikimedia Commons
Aurelius Augustinus, de son nom de philosophe antique Augustin d’Hippone – saint Augustin pour les chrétiens – est né en l’an 354 de notre ère à Thagaste, aujourd’hui Souk Ahras dans le nord-est de l’Algérie, carrefour historique des civilisations romaines et berbères. Ses célèbres Confessions relatent certes sa conversion tardive du manichéisme au christianisme mais détaillent aussi l’interprétation symbolique pleine d’interrogations qu’il fait de la Genèse. Augustin nous livre sans fard ses doutes intenses et ses propres conceptions théologiques et philosophiques de la création du monde et du temps, qui méritent d’être entendus jusqu’à la cosmologie du XXIe siècle. Nommé évêque Hippone, l’actuelle Annaba en Algérie, Augustin est considéré en théologie chrétienne comme l’un des Pères de l’Église et en philosophie comme le penseur le plus influent du monde latin jusqu’à Thomas d’Aquin (XIIIe siècle) et la redécouverte d’Aristote, inséparable alors des commentaires d’Averroès (Ibn Rushd).